L’APPAREIL GENITAL MASCULIN
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III - Les glandes annexes

Les vésicules séminales, la prostate et les glandes bulbo-urétrales constituent les glandes génitales masculines annexées au tractus génital

. les vésicules séminales - schéma n° 10 :

chaque vésicule séminale est une sorte de sac ovalaire, de 5 à 8 cm de long sur 1 à 3 cm de large, dont la surface très bosselée est cernée par une capsule de tissu conjonctif fibreux; la vésicule séminale est une évagination du canal déférent sous la forme d'un ou plusieurs tubes très contournés baignant dans une atmosphère conjonctivo-élastique richement vascularisée et innervée; la paroi du tube comprend une muqueuse, une musculeuse et une adventice*:

* l'ensemble des adventices forme le tissu de soutien conjonctivo-élastique ou stroma de la vésicule séminale

- la muqueuse, formée d'un épithélium et d'un chorion aglandulaire, envoie de nombreux diverticules parfois anastomosés dans la lumière du tube, petite et irrégulière, dessinant une véritable dentelle*; l'épithélium prismatique simple (ou pseudostratifié selon les auteurs) comporte des cellules glandulaires prismatiques entre lesquelles s'intercalent des petites cellules basales de remplacement; les cellules glandulaires n'ont pas de différenciations apicales: l'étude au microscope électronique montre quelques microvillosités et de nombreuses vésicules sécrétoires au pôle apical, un appareil de Golgi et un ergastoplasme (REG) très développés

* ces replis complexes de la muqueuse augmentent considérablement la surface d'échange entre les cellules glandulaires et le milieu extérieur

- la musculeuse est organisée en deux couches de fibres musculaires lisses : une couche interne circulaire (c. i. c.) et une couche externe longitudinale (c. e. l.);

les diapositives n°21, 22 et 23 illustrent la structure histologique de la vésicule séminale et montrent successivement :

diapositive n° 21 ( fg ) les différentes incidences de coupe d'un tube avec la lumière (LU), la muqueuse (MUQ), la musculeuse (MUS) et l'adventice (ADV)

diapositive n° 22 ( mg ) une portion de tube avec la muqueuse dentelée (MUQ) et les deux couches de la musculeuse : la couche musculaire interne circulaire (MIC) et la couche musculaire externe (MEL); la coupe étant transversale, les fibres musculaires lisses (F) sont fusiformes dans la couche circulaire et arrondies dans la couche longitudinale

diapositive n° 23 ( FG ) la muqueuse (dont les replis anastomosés forment des alvéoles) formée d'un épithélium cylindrique (EP) et d'un chorion (ch) contenant des capillaires (ca);

les vésicules séminales sont hormonodépendantes : l'absence de testostérone entraine une atrophie glandulaire et l'absence de sécrétion;

les vésicules séminales sécrètent plus de la moitié* du liquide séminal, le reste provenant essentiellement de la prostate; ce liquide jaunâtre, visqueux et alcalin, est riche en fructose, vitamine C, protéines et prostaglandines; le fructose joue un rôle important dans la nutrition et la mobilité des spermatozoïdes; pendant l'éjaculation, le liquide séminal, sous la stimulation nerveuse orthosympathique des fibres musculaires, est expulsé des vésicules séminales dans le canal éjaculateur puis dans l'urètre prostatique.

* de 50 à 75 % du liquide séminal total.

. la prostate

la prostate est un organe musculoglandulaire (schéma n°11) de la taille et de la forme d'une petite châtaigne, situé à la partie inférieure de la vessie appelée col vésical; elle est cernée par une capsule fibro-élastique d'où partent des cloisons délimitant des lobules; la prostate est traversée en son centre par l'urètre prostatique, à lumière aplatie antéro-dorsalement*; celui-ci reçoit dans sa partie moyenne les deux canaux éjaculateurs : cette zone représente le carrefour urogénital; la prostate possède deux sphincters musculaires :

- un sphincter interne formé de fibres musculaires lisses (sphincter lisse) entoure la partie supérieure de l'urètre; la tonicité de ce sphincter empêche l'écoulement spontané de l'urine provenant de la vessie

- un sphincter externe formé de fibres musculaires striées (sphincter strié) comprend un anneau à la partie inférieure de l'urètre prostatique, et une extension en forme de bouclier sur les faces antérieure et antéro-latérales de la prostate; le sphincter externe est responsable de l'acte volontaire de la miction;

* la lumière a la forme d'un croissant à branches postérieures; elle est déformée sur sa face dorsale par une crête longitudinale qui délimite les gouttières urètrales

la prostate comporte une cinquantaine de glandes tubulo-alvéolaires (schéma n° 12) logées dans un stroma conjonctif riche en fibres musculaires lisses, en fibres élastiques, en vaisseaux et en nerfs; les glandes prostatiques sont réparties topographiquement en trois groupes de glandes concentriques : les glandes péri-urétrales internes , les glandes péri-urétrales externes et les glandes principales; ces dernières constituent la majeure partie du parenchyme (les 2/3) et assurent l'essentiel de la sécrétion prostatique; les glandes péri-urétrales internes s'ouvrent directement dans l'urètre alors que les glandes péri-urétrales externes et les glandes principales s'ouvrent par des canaux excréteurs dans les gouttières urétrales;

l'épithélium glandulaire comprend essentiellement des cellules sécrétantes de hauteur variable, prismatiques ou cubiques voire aplaties et quelques petites cellules basales de remplacement; l'étude au microscope électronique montre un appareil de Golgi développé, un ergastoplasme (REG) abondant, de nombreux lysosomes et grains de sécrétion au pôle apical; l'excrétion peut être mérocrine ou apocrine*; les cellules glandulaires ont des récepteurs aux androgènes et sont donc hormonodépendantes;

* l'excrétion des cellules glandulaires exocrines se fait généralement selon le mode mérocrine c.à.d.par exocytose des grains de sécrétion au pôle apical de la cellule en respectant la membrane cellulaire; selon le mode apocrine, les grains de sécrétions sont entourés de la membrane plasmique et entrainent avec eux le pôle apical de la cellule : c'est le mode de sécrétion de la glande mammaire et de certaines glandes sudoripares; enfin le mode holocrine, le plus rare, consiste en une dégénérescence de la cellule sécrétante entrainant avec elle son produit de sécrétion : c'est le cas des glandes sébacées

dans la lumière des tubulo-acini, on observe la présence relativement fréquente de petits corps sphériques formés de lamelles concentriques de glycoprotéines, appelés sympexions; à partir de la quarantaine, ces sympexions ont tendance à se calcifier on parle de calculs, de sable ou lithiase prostatique;

le liquide prostatique est épais, blanchâtre, riche en acide citrique, en phosphatases acides (<= lysosomes), en protéines et glycoprotéines (fibrinolysine, albumine etc..), en zinc, magnésium et calcium;

lors de l'éjaculation, l'innervation sympathique de la prostate provoque, comme pour les vésicules séminales, une contraction rapide et puissante des fibres musculaires lisses ayant pour conséquence l'évacuation importante et accélérée du liquide séminal dans l'urètre prostatique;

les diapositives n°24 ( fg ) et 25 ( FG ) montrent la structure histologique du parenchyme : les tubulo-acini glandulaires (GL) sont contenus dans le stroma conjonctif (ST) parcouru de nombreuses fibres musculaires lisses (FML); l'épithélium (ep) est prismatique simple* de hauteur variable et ne possède pas de différenciations apicales;

* l'aspect pluristratifié de certaines zones est dû à une incidence de coupe tangentielle

la diapositive n°26 ( FG ) et la diapositive n°27 ( FG ) révèlent la présence de sympexions (SY) dans la lumière glandulaire; la différence de hauteur de l'épithélium (ep) est plus marquée que sur la diapositive n°26 : on passe d'un épithélium aplati à un épithélium cubique ou prismatique;

les prostatites, infections génito-urinaires qui atteignent plus particulièrement les homme jeunes nécessitent une antibiothérapie sévère en raison des troubles occasionnés (fièvre dans les prostatites aigues, douleurs à la miction, troubles mictionnels voire rétention urinaire);

l'hyperplasie prostatique bénigne ou adénome prostatique est une pathologie fréquente des hommes proches de la cinquantaine; elle consiste en un développement considérable du centre de la prostate contenant du tissu conjonctivomusculaire et les glandes péri-urétrales internes et externes parfois distendues par leur hypersécrétion; l'adénome prostatique entraine des troubles mictionnels par compression de l'urètre;

le cancer de la prostate, le plus fréquent chez l'homme après le cancer du poumon, est généralement un adénocarcinome survenant dans la région périphérique de la prostate contenant les glandes principales; il concerne la même tranche d'âge et devient symptomatique à un stade souvent avancé (lorsque la masse cancéreuse provoque une compression de l'urètre); le dosage du PSA (Prostate Specific Antigen)* permet une surveillance relativement fiable; le dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA doit être complété par à un toucher rectal;

* le PSA est une glycoprotéine sécrétée par la prostate et retrouvée dans le sang à des taux supérieurs à la normale (supérieurs à 4 ng/ml) dans la plupart des pathologies prostatiques bénignes (infection, adénome) ou malignes (adénocarcinome); cependant dans le cancer de la prostate, le taux de PSA est généralement très élevé (de l'ordre de 10 fois plus).

. les glandes bulbo-urétrales sont deux petites glandes tubulo-alvéolaires, de la taille d'un petit pois, entourées d'une capsule conjonctivo-élastique et contenues dans un stroma conjonctif riche en fibres musculaires lisses et en fibres élastiques; elles sécrètent un liquide mucoïde qu'elles déversent dans la région postérieure de l'urètre membraneux; ce liquide participe à la lubrification de l'urètre; lors de l'éjaculation, il est excrété en plus grande quantité et précède l'arrivée du sperme.

IV - L'urètre ou canal urogénital

L'urètre prend naissance à la partie inférieure de la vessie et s'ouvre à l'extrémité du pénis par le méat urogénital; il mesure entre 20 et 25 cm et comprend trois segments : l'urètre prostatique, l'urètre membraneux appelé aussi urètre périnéal, et l'urètre spongieux ou urètre pénien; sa paroi est formée d'une muqueuse tapissée par un épithélium de structure variable* et d'un chorion conjonctivo-élastique très vascularisé contenant des glandes muqueuses lubréfiant l'urètre, d'une musculeuse formée de deux couches (longitudinale interne et circulaire externe) et d'une adventice. L'urètre assure l'évacuation de l'urine lors de la miction** et véhicule le sperme lors de l'éjaculation.

* l'épithélium urétral est un épithélium de transition ou urothélium près de la vessie (cf appareil urinaire), un épithélium cylindrique stratifié puis un épithélium malpighien c.à.d. pluristratifié non kératinisé dans la partie distale de l' urètre pénien

** la miction est un acte volontaire commandé par le SN central et réalisé par la contraction d'un sphincter externe de fibres musculaires striées entourant l'urètre périnéal.

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