Le système respiratoire (cours 2)


3. Alvéoles pulmonaires

Le poumon comprend deux parties : la première, constituée des bronches, bronchioles et canaux alvéolaires, purement conductrice a été décrite dans la leçon précédente. La deuxième, purement respiratoire, est constituée d'alvéoles.

3.1 Définition

Les cavités arrondies ou polyédriques, visibles ici, sont des cavités alvéolaires. Leur nombre est estimé à 150 millions par poumons et leur diamètre varie entre 100 micromètres à l'expiration et 300 micromètres à l'inspiration. Leur surface est évaluée à 80 m2. Leur paroi ou septum interalvéolaire est mince. L'abondance des globules rouges signe leur intense vascularisation capillaire. Les septa sont limités de part et d'autre par un épithélium pavimenteux qui leur est propre. Il est aussi aplati qu'un endothélium. la distinction entre une cellule épithéliale (1) et une cellule endothéliale (2) n'est pas toujours aisée en miscroscopie optique. Quelques macrophages sont libres dans la cavité alvéolaire.

3.2. Pneumocytes

Les cellules septales proprement dites sont soit épithéliales ou endothéliales. Les cellules épithéliales sont pavimenteuses et appelées cellules alvéolaires ou pneumocytes de type I. Les cellules épithéliales plus volumineuses sont les cellules alvéolaires de type II ou pneumocytes de type II. Dans l'interstitium, espace entre l'épithélium et l'endothélium, on observe, suivant les endroits, de rares fibroblastes, des macrophages, des lymphocytes, des polynucléaires éosinophiles et des mastocytes. A l'origine de chaque alvéole, les fibres de collagène sont nombreuses et associées à quelques fibres élastiques.

Voici plusieurs alvéoles examinées dans une coupe épaisse d'un micromètre, colorée au bleu de toluidine. Les cavités vasculaires des septa sont dépourvues de globule rouge parce que le poumon a été fixé par perfusion. Les capillaires sont irréguliers et les noyaux endothéliaux (flèche) font saillie dans leur lumière. L'épithélium alvéolaire renferme des pneumocytes I, dont seuls les noyaux sont apparents et bombent dans la cavité alvéolaire. Les pneumocytes II sont plus volumineux et ont un cytoplasme hétérogène.

Le cytoplasme des pneumocytes de type I (P) contient des vésicules de micropinocytose, désignées par des flèches, d'abondants ribosomes et quelques lysosomes. La membrane basale de l'épithélium, désignée par des têtes de flèche, est nette à certains endroits. Ailleurs, elle est remplacée par de petites fibres de collagène, souvent coupées transversalement. Elle est séparée de la membrane basale d'un capillaire par les prolongements de cellules interstitielles. Dans la lumière du capillaire se trouve un lymphocyte (L).

Les pneumocytes de type II sont habituellement nichés entre les capillaires mais peuvent faire saillie dans la cavité alvéolaire. Leur répartition est très variable. Ils font partie de l'épithélium alvéolaire puisqu'ils sont unis aux pneumocytes de type I par des complexes de jonction. Leur pôle apical est irrégulier. Leur cytoplasme renferme de nombreux organites arrondis, les corps lamellaires, vidés ici de leur contenu mais normalement faits d'un empilement de membranes. Il contient aussi de nombreuses mitochondries, des lysosomes et un abondant réticulum endoplasmique rugueux. Les corps lamellaires sont la source du surfactant alvéolaire.

3.3. Surfactant

Le surfactant est un matériel lipoprotéique complexe, comparable à un détergent. Il diminue la tension superficielle du film liquide qui tapisse les cavités alvéolaires ce qui empêche l'affaissement ou collapsus des alvéoles lors de l'expiration. Il renferme douze fois plus de phospholipides que de protéines. Les protéines les plus nombreuses sont des glycoprotéines et les phospholipides les plus importants sont des dérivés de la phosphatidylcholine ou lécithine.

Une fixation adéquate permet de distinguer les deux phases de l'enduit alvéolaire. L'épiphase est en surface un film de densité variable, considéré comme une couche monomoléculaire de phopholipides dépourvues de protéines. L'hypophase est aqueuse. Elle contient des protéines et occasionnellement des corps lamellaires. L'importance des deux phases varie en fonction des mouvements respiratoires.

Ce schéma résume l'évolution des corps lamellaires depuis leur synthèse jusqu'à leur inclusion dans l'épiphase. Le pneumocyte de type II élabore des corps lamellaires. Après fusion de leur membrane avec la membrane cellulaire apicale, ils libèrent leur contenu lamellaire dans l'hypophase. Là, leur sort est incertain. Suivant les conditions, ils pourraient être transformés en une forme active dans l'épiphase ou stockés dans l'hypophase sous une forme structurée différente de celle des corps lamellaires. Le stock de surfactant est important et proportionnel au rythme respiratoire.

Les deux aspects de l'hypophase représentés ici ont été photographiés en microscopie électronique dans un repli de la paroi alvéolaire. A gauche, l'hypophase est homogène et granulaire. A droite, elle contient du surfactant de réserve composé de lamelles empilées. Elles sont en majorité coupées transversalement et forment un réseau de petits carrés.

Le pneumocyte de type II n'intervient pas uniquement dans la synthèse et l'excrétion des phospholipides de la partie active du surfactant. Il élabore aussi les glycoprotéines de l'hypophase, peut régénérer l'épithélium alvéolaire en se transformant en pneumocyte de type I et intervient par sa micropinocytose dans les échanges d'eau et d'électrolytes entre l'hypophase et l'interstitium.

Notons que l'hypophase n'est pas produite par les seuls pneumocytes de type II. Une part de ses protéines proviennent des cellules de Clara et son fluide est un transsudat à partir des vaisseaux. Le surfactant n'est produit qu'au 7e mois de la vie embryonnaire. Son insuffisance chez les nouveau-nés prématurés est la cause d'une détresse respiratoire connue sous le nom de maladie des membranes hyalines.

3.4. Septum alvéolaire

Chaque septum interalvéolaire possède un réseau de capillaire utilisé par les deux alvéoles qu'il sépare. La proximité de l'endothélium et de l'épithélium alvéolaire est telle que la barrière alvéolo-capillaire entre l'air et le sang est réduite à 0,1 ou 0,2 µm d'épaisseur. Une cellule endothéliale est désignée par une flèche.

Ces trois capillaires, inclus dans un septum, font saillie dans une cavité alvéolaire et contiennent des globules rouges. Un globule rouge se trouve accidentellement dans la lumière alvéolaire suite aux difficultés de la fixation. Le septum est typique. Il possède d'un côté une paroi mince où l'endothélium et l'épithélium ne sont séparés que par une membrane basale commune. De l'autre côté, la paroi est plus épaisse; l'endothélium et l'épithélium sont séparés par un interstitium qui contient des fibres de collagène. Cette alternance de zones minces et épaisses se retrouve tout au long des septa interalvéolaires.

Une zone mince est ici fort agrandie. La présence de globules rouges permet d'identifier la partie vasculaire de la barrière alvéolo-capillaire. Les deux membranes basales ont fusionné en une membrane basale unique. L'épithélium alvéolaire est très semblable à un endothélium, quoique ce dernier ait plus de vésicules de micropinocytose. L'ultrastructure de la barrière alvéolo-capillaire et du surfactant qui la recouvre est particulièrement bien adaptée aux échanges gazeux entre l'air et le sang. La fonction principale de cette barrière est évidemment la captation de l'O2 alvéolaire et l'élimination du CO2 sanguin. Mais cette barrière peut intervenir dans la diffusion d'autres substances volatiles comme l'eau, l'alcool, l'acétone, les essences végétales, les gaz anesthésiques ou toxiques. Leur élimination par le poumon ou leur diffusion dans le sang dépend du gradient de pression qui existe pour chacune d'elle entre le sang et l'alvéole et de leur coefficient de solubilité.

3.5 Cellules à poussières

Dans les voies aériennes conductrices toutes les particules inspirées dont le diamètre excède 3 micromètres sont éliminées par l'appareil mucocilaire. Les plus petites particules arrivent aux alvéoles où elles sont phagocytées par les cellules à poussières. Elles proviennent des monocytes sanguins et sont peu nombreuses dans un poumon normal. On les identifie plus facilement lorsqu'elles se trouvent dans la lumière alvéolaire. Leur noyau est excentrique et leur cytoplasme riche en inclusions variées. A droite, un macrophage a été coloré au bleu de toluidine dans une coupe épaisse d'un micromètre; son cytoplasme est hétérogène et son voile, formé par un ensemble d'expansions cytoplasmiques, est évident.

Cette cellule à poussières, dont on ne voit pas le noyau, se déplace sur la paroi de l'alvéole, grâce à un pseudopode irrégulier et dépourvu d'organites. Normalement son efficacité est telle qu'elle assure la stérilité de la surface alvéolaire. L'évolution des particules phagocytées dépend de leur nature et de leur nombre, mais aussi de la voie empruntée par les macrophages pour quitter la surface alvéolaire. Habituellement les cellules à poussières sont prises en charge par l'appareil mucociliaire des voies conductrices et sont expectorées.

Un certain nombre de cellules à poussières traversent la paroi alvéolaire et gagnent le tissu interstitiel. Certaines y restent; d'autres cheminent dans le chorion des bronchioles où elles sont reprises par les voies lymphatiques et drainées vers les ganglions du hile pulmonaire; d'autres enfin migrent vers la plèvre. Si la concentration de particules non dégradables, telles que des poussières minérales, est excessive, les macrophages prolifèrent, absorbent ce qu'ils peuvent et meurent. Les particules se retrouvent ainsi dans les septa, la paroi des bronches et la plèvre.

Voici l'aspect macroscopique d'un poumon normal à gauche et d'un poumon surchargé de poussières de charbon, à droite. Ces dépôts déclenchent une réaction inflammatoire chronique qui entraîne une fibrose du parenchyme pulmonaire. Le tissu fibreux imprégné de poussières est noir et forme des nodules qui, au sommet du poumon, ont fusionné en une masse volumineuse. Cette masse peut, en se nécrosant, se creuser d'une cavité.

Les macrophages peuvent aussi passer d'une alvéole à l'autre grâce aux pores interalvéolaires. La microscopie à balayage révèle ces pores (IP) dont la taille, de l'ordre du micromètre, la forme et le nombre sont variables. Leur présence semble importante en cas d'obstruction bronchiolaire. Ils permettent l'égalisation des pressions interalvéolaires et empêchent ainsi l'affaissement des alvéoles, que l'on appelle collapsus alvéolaire ou atélectasie. Quelques macrophages (AP) au contour irrégulier sont accolés aux septa. Un capillaire (Ca) et son érythrocyte (Er) sont visibles dans un septum interalvéolaire.

4. Vascularisation

4.1. Vascularisation sanguine

La vascularisation sanguine des poumons dépend essentiellement de la petite circulation, via les artères pulmonaires et en partie de la grande, via les artères bronchiques.

4.1.1. Vascularisation pulmonaire

Les artères pulmonaires, issues du ventricule droit ont un grand calibre et envoient le sang désoxygéné aux poumons sous faible pression. Dans le parenchyme pulmonaire, leurs ramifications suivent les bifurcations bronchiques et se capillarisent au niveau des alvéoles. Les veines pulmonaires recueillent le sang oxygéné des capillaires alvéolaires et l'envoient vers l'oreillette gauche. La circulation pulmonaire assure les échanges gazeux entre l'air et le sang.

Les artères bronchiques ont un petit calibre et proviennent de l'aorte. Elles amènent au poumon du sang oxygéné sous pression élevée. Elles se trouvent dans la paroi bronchique, où elles se ramifient progressivement. Leur sang est évacué en partie par des veines bronchiques vers la veine cave supérieure mais peut également rejoindre les veines pulmonaires. La circulation bronchique a une fonction trophique. Entre les deux circulations existent plusieurs types d'anastomoses qui seront décrits plus loin.

Les artères pulmonaires, en bleu dans ce schéma, suivent le trajet des bronches. Leurs artérioles respiratoires longent les bronchioles terminales puis les bronchioles respiratoires jusqu'aux canaux alvéolaires où elles se capillarisent. Tous les capillaires alvéolaires proviennent de cette circulation. Leur sang oxygéné ainsi que celui de la plèvre est repris par des veinules, représentées en rouge dans ce schéma, puis par des veines qui cheminent indépendamment des bronchioles et des bronches. A la périphérie du poumon, elles sont situées dans des septa conjonctifs plus ou moins importants. Seules les larges veines pulmonaires, non représentées ici, rejoignent l'arbre bronchique au niveau des grosses bronches.

La paroi des artères et des artérioles pulmonaires est mince parce que la pression qui y règne est basse. Pour les distinguer des veines, il faudra donc considérer non seulement leur structure, mais aussi leur localisation proche des voies aériennes conductrices. L'association des bronches et des artères pulmonaires est particulièrement constante dans l'espèce humaine où les deux organes à chaque embranchement ont approximativement le même diamètre. Elle explique l'image en lunettes des radiologues qui voient côte à côte deux petites surfaces rondes de même taille. L'une est sombre, c'est la coupe transversale d'une bronche, l'autre est claire, c'est la coupe transversale d'une artère pulmonaire. Les artères pulmonaires et la plupart de leurs ramifications sont élastiques. Lorsque leur diamètre est inférieur à 1 mm, elles deviennent musculeuses.

L'artère pulmonaire, observée ici, est localisée à proximité d'une bronche segmentaire dont on ne voit pas les nodules cartilagineux. Son calibre est assez important. Son adventice mince et dense la relie au tissu conjonctif péribronchique. Dans sa média, la proportion des cellules musculaires lisses est plus importante que celle des lames élastiques, parce que le poumon a été prélevé chez un rat. Les lames élastiques sont les quelques fines lignes bleuâtres parallèles qui séparent les nombreuses cellules musculaires lisses.

Cette artériole pulmonaire est située en dehors d'une bronchiole terminale, mais y est reliée par son adventice. Sa média, très mince, est réduite à quelques couches de cellules musculaires lisses.

Les artérioles pulmonaires se démunissent progressivement de leurs cellules musculaires et se capillarisent dès le début des canaux alvéolaires. La transition artériole-capillaire est dépourvue de sphincter précapillaire. Les capillaires sont désignés par des flèches.

Le sang oxygéné des alvéoles ainsi que le sang en provenance de la plèvre se jette dans des veinules pulmonaires. Dans une coupe colorée selon une méthode trichromique, la veinule pulmonaire est typique. Elle est entourée d'alvéoles et chemine indépendamment des bronchioles dans le parenchyme pulmonaire. Son adventice mince est limitée à quelques fines fibres bleuâtres de collagène.

Ici se rejoignent plusieurs veinules non loin d'une bronche segmentaire. La veine qui en résulte possède une gaine conjonctive plus épaisse. Dans l'espèce humaine, dès que leur diamètre excède 100 µ, elles s'enrichissent en cellules musculaires lisses. Leur localisation à l'écart des bronchioles, l'absence de lame élastique et la minceur de leur couche musculeuse permettent de les distinguer des artères pulmonaires.

Cette grande cavité allongée, remplie de sang, est celle d'une veine pulmonaire; elle a rejoint l'arbre bronchique au niveau d'une bronche segmentaire et sa couche fibreuse externe la relie à la paroi bronchique. Comparez cette veine aux autres vaisseaux de cette préparation. Celui qui est désigné par une flèche est une veinule qui chemine à l'écart de l'arbre bronchique. Celui qui est désigné par une astérisque, est accolé à la bronche et son calibre est plus petit que celui de la veine; il s'agit d'une artériole pulmonaire. Enfin, le dernier, désigné par une tête de flèche, se trouve dans la paroi de la bronche, c'est une artériole bronchique.

4.1.2 Vascularisation bronchique

La circulation bronchique est d'origine aortique et alimente les voies aériennes conductrices, les gros vaisseaux et la plèvre. Ses artères musculeuses sont dans le tissu conjonctif des bronches. Il n'existe plus de circulation bronchique au niveau des dernières bronchioles respiratoires.

Cette artériole bronchique est dans le chorion de la bronche. Sa média ne comprend qu'une seule couche de cellules musculaires lisses. Ses capillaires sont destinés aux glandes et aux muscles. Le sang bronchique est drainé par des veines dont la localisation est identique à celle des artères et par les veines pulmonaires.

Parmi les anastomoses entre les circulations pulmonaire et bronchique, on distingue les anastomoses artério-artérielles, artério-veineuses, veino-veineuses et intercapillaires. Toutes ces anastomoses sauf les veino-veineuses ne deviennent fonctionnelles qu'en cas de lésion pulmonaire.

4.2. Vascularisation lymphatique

La circulation lymphatique pulmonaire est bien développée. Elle comprend deux réseaux quasi indépendants: le superficiel est destiné à la plèvre et le profond au parenchyme pulmonaire. Ces deux réseaux se rassemblent près du hile pulmonaire où ils sont drainés par les ganglions hilaires, puis par les ganglions trachéo-bronchiques. Chaque réseau renferme des capillaires lymphatiques très perméables et des vaisseaux collecteurs plus larges et relativement imperméables.

Les vaisseaux superficiels sont larges et forment un réseau à mailles polyédriques où aboutissent de nombreux capillaires qui débutent par un cul-de-sac. Le réseau lymphatique superficiel est bien développé chez l'enfant.

Le réseau profond est composé de lymphatiques péribronchiques qui suivent le trajet des voies respiratoires conductrices jusqu'aux bronchioles terminales. Le vaisseau lymphatique central muni de deux valvules est ici situé entre une bronchiole terminale, une veinule bronchique, une artériole pulmonaire et une cavité alvéolaire. Les bronchioles respiratoires, les canaux alvéolaires et les septa interalvéolaires sont, quant à eux dépourvus de vaisseaux lymphatiques. Leur liquide interstitiel s'écoule jusqu'aux premiers capillaires lymphatiques, localisés à la jonction des septa interalvéolaires et du tissu conjonctif périvasculaire, péribronchique ou pleural.

5. Innervation

L'innervation pulmonaire comprend des fibres réceptrices, des fibres effectrices parasympathiques et des fibres effectrices orthosympathiques. Les terminaisons des fibres réceptrices se trouvent dans le chorion et dans l'épithélium de l'arbre bronchique et des alvéoles. Ces fibres aboutissent au système nerveux central via le nerf vague. Les fibres parasympathiques proviennent du nerf vague; leurs terminaisons sont cholinergiques et provoquent la contraction des muscles bronchiques et bronchiolaires, la sécrétion glandulaire et la vasodilatation. Les fibres orthosympathiques proviennent des premiers ganglions prévertébraux thoraciques; leurs terminaisons sont adrénergiques. Leur stimulation relâche les muscles bronchiques et bronchiolaires, inhibe la sécrétion et provoque une vasoconstriction.

6. Plèvre

La plèvre est une membrane séreuse constituée de deux feuillets en continuité au niveau du hile pulmonaire. Le feuillet pariétal est appliqué contre la cage thoracique et le feuillet viscéral est accolé à la surface pulmonaire. Ils sont séparés par la cavité pleurale. Celle-ci est quasi virtuelle et ne contient normalement qu'une faible quantité de liquide et quelques globules blancs. Il y règne une pression négative qui permet l'expansion pulmonaire lors de l'inspiration.

Les deux feuillets pleuraux ont la même structure. Ils comprennent un mésothélium et un chorion mince non vascularisé ainsi qu'une couche profonde fibro-élastique. Dans l'espèce humaine, la plèvre est rattachée à la paroi des alvéoles les plus superficielles par le tissu sous-pleural, composé de deux bandes conjonctives. L'externe est lâche et bien vascularisé; l'interne est riche en fibres élastiques.

L'organisation complexe de la plèvre humaine n'apparaît pas dans cette coupe de poumon de rat où seul le mésothélium est typique. Les cellules de cet épithélium pavimenteux simple ont de nombreuses expansions filiformes qui plongent dans la cavité pleurale. Le chorion est représenté par une mince couche claire. La plèvre humaine est sillonnée de lignes qui dessinent un réseau en nids d'abeille. Elles sont particulièrement nettes dans cette vue de face d'un poumon de personne âgée. En effet, elles sont soulignées par l'accumulation, au cours des années, de macrophages surchargés par des particules de carbone en provenance de l'air inhalé. Chaque nid d'abeille est la base d'un lobule.

7. Lobule pulmonaire

Le lobule pulmonaire peut être considéré comme l'unité morphologique du poumon. Il a la forme d'une pyramide tronquée dont le sommet est orienté vers le hile pulmonaire et dont la base est appliquée contre la plèvre. Il est entièrement délimité par des septa conjonctifs riches en fibres élastiques. Il comprend une à trois bronchioles terminales et leurs ramifications. Sa taille est donc variable. Dans ce lobule, on a représenté la subdivision d'une bronchiole terminale en trois générations de bronchioles respiratoires comme elle se fait dans l'espèce humaine. L'artère pulmonaire est en bleu parce qu'elle amène le sang désoxygéné; elle suit le trajet des bronches jusqu'aux canaux alvéolaires et se capillarise dans les septa interalvéolaires. Le sang oxygéné, représenté en rouge, est repris par les veinules pulmonaires qui se rassemblent dans les cloisons conjonctives.

A côté de cette subdivision, basée sur la distribution du tissu conjonctif, on a imaginé d'autres subdivisions. On appelle acinus pulmonaire le territoire d'une seule bronchiole terminale; sa partie périphérique est parfois isolée par des septa incomplets. On appelle lobule primaire le territoire d'une bronchiole respiratoire.