1.2.4. Les glandes endocrines

Les épithéliums glandulaires endocrines dérivent d'un épithélium de revêtement mais, au cours du développement embryonnaire, ils perdent toute connexion avec lui. Ils ne possèdent donc pas de canal excréteur. Par contre leurs cellules sont en contact étroit avec des capillaires, ce qui leur permet de déverser les produits de sécrétion dans la circulation sanguine.

Les produits de sécrétion des glandes endocrines sont des hormones. A très faible concentration, elles exercent leur action spécifique via des récepteurs sur un ensemble de cellules cibles distantes de l'endroit où elles sont élaborées.

Lorsqu'elles sont entourées de capillaires, les cellules glandulaires endocrines, en microscopie optique, ne sont généralement pas polarisées comme le sont les cellules exocrines. Leur noyau est central et les produits élaborés sont dispersés dans tout le cytoplasme. L'aspect de leur cytoplasme dépend de la nature de l'hormone produite.

1.2.4.1. Sécrétion protéique

Lorsque la cellule endocrine qui sécrète une protéine, que ce soit l'hormone elle-même ou le support d'une molécule hormonale plus petite, son aspect en microscopie optique est finement granulaire parce qu'elle contient de nombreux grains de sécrétion. Toutes les cellules sécrétrices de protéines sont groupées au centre de l'image. Leur noyau est central et clair; il contient quelques grains de chromatine et habituellement un volumineux nucléole.

Les grains, en microscopie électronique, ont une forme et un aspect variables. Ici leur membrane adhère au contenu; ailleurs elle en est séparée par un halo clair. Le réticulum endoplasmique rugueux est toujours bien développé. La cellule est en rapport avec un capillaire dont l'endothélium est percé d'orifices.

1.2.4.2. Sécrétion lipidique

Le cytoplasme des cellules qui produisent des hormones stéroïdiennes est très différent. Il est rempli de gouttelettes de lipides qui sont extraits au cours de la fixation et de l'enrobage. Il n'en reste que la trace. Ce sont ces petites vacuoles, toutes à peu près de la même taille.

Les gouttelettes lipidiques en microscopie électronique sont différentes des grains observés lorsque la sécrétion est protéique. Elles sont régulières et ne sont pas limitées par une membrane. La matrice des nombreuses mitochondries est dense et leurs crêtes sont parallèles. Le cytoplasme de la cellule est habituellement plus riche en réticulum endoplasmique lisse que dans cette cellule-ci.

Voici, groupées dans une même image, la sécrétion granulaire de protéines et la sécrétion vacuolaire de lipides. Les granules protéiques, à droite dans l'image, sont bleus; les vacuoles lipidiques, à gauche dans l'image, ont l'aspect de petites vésicules claires.

1.2.4.3. Modes d'association des cellules

Les modes d'association des cellules glandulaires endocrines sont moins variés et moins complexes que ceux des glandes exocrines. On peut cependant décrire différents types : la cellule isolée, l'amas glandulaire et l'organe glandulaire structuré.

Les cellules glandulaires endocrines isolées sont relativement abondantes dans le tube digestif. On peut les mettre en évidence, dans les glandes de Lieberkühn, grâce à leur affinité pour le nitrate d'argent. L'argent précipite sous forme d'amas noirs dans le cytoplasme, au pôle basal des cellules.

Ces amas noirs correspondent à des grains de sécrétion. Ils sont dans ce cas accumulés au pôle basal de la cellule parce qu'ils sont déversés en dehors de la glande de Lieberkühn. Le pôle apical de la cellule est muni de microvillosités et orienté vers la lumière glandulaire.

Les cellules glandulaires endocrines sont parfois groupées en petits amas au sein d'un autre tissu. Dans cette préparation de testicule, un petit amas de cellules glandulaires endocrines se trouve au centre de l'image, entre plusieurs tubes séminifères. Le cytoplasme des cellules contient de petites vacuoles; elles sécrètent donc des lipides qui, dans ce cas, sont des hormones sexuelles mâles.

D'autres petits amas cellulaires sécrètent des protéines. L'exemple classique est celui des îlots de Langerhans pancréatiques, petites masses glandulaires endocrines réparties au sein du tissu glandulaire exocrine. Dans cette image, il en existe deux relativement volumineux, l'un à droite et l'autre à gauche. On les identifie facilement, même à ce faible grossissement, parce que leur structure est nettement différente de la structure du tissu glandulaire exocrine qui les entoure.

L'îlot de Langerhans vu à plus fort grossissement est composé de petits cordons cellulaires séparés par des capillaires sanguins. Toutes les cellules produisent des hormones protéiques; celles qui sécrètent de l'insuline sont colorées en bleu; celles qui sécrètent du glucagon sont colorées en rouge.

Dans les organes glandulaires endocrines, les cellules sont disposées en lames épithéliales, leurs faces libres étant en rapport avec des capillaires sanguins. La disposition de ces capillaires détermine la structure de la glande. Lorsqu'ils sont tous parallèles, la glande est organisée en cordons.

Lorsque les capillaires forment un lacis irrégulier, la glande est organisée en îlots. Vous trouverez ces deux structures dans la coupe de surrénale. En périphérie, sa corticale est surtout formée de cordons cellulaires bien visibles là où la section est perpendiculaire à la surface de l'organe. La médullaire centrale est une glande endocrine dont le réseau vasculaire est un lacis très développé. Elle est donc formée de petits îlots séparés par de larges vaisseaux

La glande thyroïde est une glande endocrine puisqu'elle déverse ses produits dans le sang. Sa configuration est cependant particulière; elle est composée de follicules creux. En coupe, chaque follicule est une cavité entourée d'un épithélium cubique simple. La cavité est remplie d'une substance amorphe, le colloïde thyroïdien. Les cellules thyroïdiennes ont une double activité. Elles produisent le colloïde et le sécrètent dans la lumière folliculaire, puis elles le reprennent, le lysent et excrètent les hormones ainsi libérées dans les vaisseaux sanguins. Leur face externe est, pour cette raison, en contact étroit avec un important réseau de capillaires, désigné par des flèches. La configuration de la glande thyroïde s'explique. Au cours de l'évolution phylogénétique, elle a d'abord été une glande exocrine qui déversait son produit dans le tube digestif. Elle a ensuite perdu sa connexion avec celui-ci et la partie distale a été dissociée en follicules par des ramifications vasculaires.

Les rapports des cellules thyroïdiennes avec les vaisseaux s'observent mieux dans une micrographie électronique. Le capillaire (V) est étroitement appliqué contre une des faces de la cellule thyroïdienne. Seules les membranes basales sont interposées entre l'endothélium du vaisseau et le pôle basal de la cellule thyroïdienne. A l'opposé, le pôle cellulaire apical, muni de quelques microvillosités, est en rapport avec le colloïde. La flèche indique les complexes de jonction qui unissent les cellules entre elles.

Pour terminer, comparons les caractères principaux des glandes exocrines et des glandes endocrines. Les glandes exocrines, pourvues de canaux, déversent leur produit dans le milieu extérieur; les glandes endocrines, dépourvues de canaux excréteurs, déversent leur produit dans le sang. Dans les cellules exocrines, le produit de sécrétion est massé au pôle apical; dans les cellules endocrines, le produit de sécrétion est réparti dans toute le cytoplasme. La sécrétion exocrine est habituellement séreuse ou muqueuse; seule la glande mammaire produit des lipides et des protéines et les glandes holocrines sécrètent des cellules entières. La sécrétion endocrine est protéique ou lipidique.

1.2.4.4. Le foie : glande mixte

Le foie est un organe glandulaire particulier. Le plus volumineux de l'organisme, il est composé de nombreux petits lobules séparés les uns des autres, dans certaines espèces, par des travées conjonctives. Celles-ci dépendent d'une épaisse capsule externe. Dans cette coupe de foie de porc, capsule et travées sont ici colorées en bleu.

Dans chaque lobule hépatique, les cellules, appelées hépatocytes, sont agencées en lamelles disposées plus ou moins radiairement par rapport à une veine centrale, la veine centrolobulaire, désignée par une flèche. Ces lamelles sont séparées par des espaces clairs occupés par des vaisseaux, les sinusoïdes veineux.

Les hépatocytes ont une double fonction. Ils sécrètent la bile et ont donc une fonction exocrine. Ils déversent dans le sang de nombreux métabolites et de nombreuses protéines plasmatiques; ils ont donc une fonction comparable à une fonction endocrine.

Les voies biliaires débutent, dans les travées, par de petits interstices entre les membranes de cellules contiguës. Ces interstices sont à la limite de la visibilité en microscopie optique. On les distingue parfois entre deux cellules et ils ont alors l'aspect d'une toute petite plage ovale. Il sont ici désignés par des flèches.

Le rapport des travées hépatiques avec les vaisseaux (s) et les voies biliaires (bc) dans les travées se comprennent mieux lorsque le fragment de foie est examiné au microscope à balayage. Les lames hépatiques sont bordées de larges espaces sombres, les sinusoïdes veineux. Au centre des lamelles, on observe des rainures plus claires qui dessinent un véritable réseau. Leur coupe correspondrait aux interstices de l'image précédente.

Vous terminerez votre étude en analysant les quatre dernières images. S'agit-il d'un épithélium et pourquoi? Est-il de revêtement ou glandulaire? Pourquoi? S'il est glandulaire, s'agit-il d'une glande exocrine ou endocrine et pourquoi? De quel type de glande s'agit-il?

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